Du N'importe Quoi!

Dans les hauteurs de la montagne noire jusqu’aux baffons de Martissant, Haïti face à la mort, transpire d’une sueur froide. Fraicheur toxique, les mornes en dessous de Marmelade acquièrent une identité au milieu des ananas épineux. Dans la vallée pas trop loin, au sud, le soleil sec réchauffe nos riz, les roseaux dans le vent du nordet flottent ce petit drapeau de Jacques 1er. Dans le nord, la plaine de Vega Real et les averses se comprennent en sermonnant  « m voye dlo a m pa mouye pèsòn ! », pendant que notre haïtiannité se promène dans les brouillards de Puilboreau pour faire de l’odeur du café une égalité de classe : Dans la cafetière des « moun anwo » ainsi que dans le « grèg » de grann Yaya le noir cherche le rouge pour recoudre ce drapeau d’antan. Derrière ce rideau décoloré postcolonial, l’arc en ciel indexant les mythes et légendes de l’avant propos d’aujourd’hui raconte nos chagrins, que les cloches de Sainte-Anne refoulent chaque cinq heures du matin.

Le syndrome de la page blanche politique, l’humour noir social et la métastase économique ont hissé à l’envers le dernier chef d’état six pieds sous terre. Notre apathie suicidaire symbiotique à notre quête migratoire, annihile notre essence identitaire. Rêve en otage, Marge de manœuvre gangstérisée, Crise d’initiative, Mécontentements refoulés, et les jeunes de mon âge diront bientôt :

« On s’est retrouvé au mauvais endroit et au mauvais moment; Haïti ! Qu’en est-il de la fierté de nos parents ? Qu’en est-il de ce sourire confiant qu’on devait s’échanger ? Qu’en est-il de cette poignée de main qui serait ensuite serrée au sommet avec succès? Qu’en est-il de ce demen miyò ? »


Maintenant ou Jamais ! Sacrifice ou Lâcheté ! Survivre ou Disparaitre !


Pepsi-kola, devient méconnu, face à ces inconnus petits rectangles à la face de verre. Tripotés et admirés à longueur de journée, ces énergivores, martelant chaque seconde des dernières secousses de la crise cardiaque de ti Sentaniz et du grand livre, se vitalisent. A son tour, l’ambiance estivale, carnavalesque, et celle des fins d’années, se font aspirer en rejoignant toute la panoplie grisâtre de cette culture soit disant rudimentaire. Tifi pile tigason piafe? Madan Papa? Timoun 2000? m pa wè madanm mwen? Dieu seul sait. Ainsi La monotonie du slogan chassa les contenus richissimes des héritages de Nemours et la maison d’à côté de Master-G et de Masters. Nouvel ère! La sonorité en support ou le palliatif calibré fait de l’effet malgré son état fantomatique. Le rouge et le noir populaire ou majestueux, fait de la décennie bouclée de ti Simone, une chasse aux views likés.


Le Loup Solitaire

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